Ce 21 juillet, jour de la fête nationale, le producteur compositeur bruxellois Gwenshana (Mathieu Grillo) sort son premier EP intitulé "Ego". Ce qu'il nous propose est dans la pure lignée de Bon Iver, Thom Yorke... Que du beau monde ! Que des artistes très créatifs !

La sortie de cet EP est une superbe occasion de mieux connaitre cet artiste. Alors filons à sa rencontre.

° l’EP sort ce 21 juillet, une liaison avec la fête nationale belge, un hasard ou c’est voulu ?

Un total hasard, mais peut être est-ce un signe? haha ! Etant Italo Belge, mais d’avantage Belge que Italien d’esprit (Même si je suis encore très strict vis â vis des Belges en ce qui concerne la cuisine italienne :p), cette EP pourrait faire partie d’un petit cadeau que j’offre en retour de tout les belles choses que la Belgique m’as apporté.

° Tu as fait une partie de tes études en Angleterre, volonté particulière ?

Oui, j’avais besoin de me mettre hors de ma zone de confort et loin de ce que je connaissais pour pouvoir évoluer rapidement. Me retrouver seul, face á moi-même et le musicien que je voulais devenir. 

Apres mes études à la batterie au Kunst Humaniora de Bruxelles, j’ai voulu partir étudier aux Etats-Unis â Berklee College of Music. C’était un grand rêve pour moi de pouvoir aller chercher la musique autre part que la Belgique á dix-neuf ans. J’ai eu la chance de recevoir une bourse qui m’a permis de commencer mon aventure musicale. Après deux années á Boston j’ai décidé de partir á Londres pour poursuivre ma carrière musicale en étant plus proche de la maison. Toujours en cherchant quelque chose en dehors de ma zone de confort pour pouvoir évoluer, j’ai décidé de faire un master en composition a l’image. Dans cette immense capitale j’ai réussi á me détacher de mon côté ‘instrumentaliste’ et á faire face á une vision plus large de la musique.

° jusqu’ici tu écrivais et produisais pour d’autres artistes, quand et comment as-tu décidé de travailler POUR toi ?

J’ai toujours écrit des chansons, et noté des idées. C'est ma manière de m’exprimer et de faire face á mes émotions et mes sentiments.

En général c’était pour d’autres projets et ce qui était plus personnel je ne le dévoilais pas. Peut être par peur de ne pas me sentir assez mature musicalement. Ou par peur de m’exposer á mon entourage. Puis, après le premier confinement, j’ai eu besoin d’extérioriser toutes ces émotions que j’avais vecues. J’ai aussi eu besoin de m’affirmer en tant qu’artiste. Cela a été un grand soulagement. On pourrait dire que cet EP est un acte égoïste, mais c’est plutôt une manière de partager et de faire ressentir â celui qui écoute ce que j'ai traversé. Car on a tous un ego qui peut nous jouer des tours de magie. 

                Tu te définis comme quelqu’un de patient. Est-ce le cas ici avec cette maturation qui a pris six ans ?

Je peux être très patient en ce qui concerne la musique. Je n’ai fait aucun forcing pour cet EP. J’ai cherché toutes les possibilités musicales pour exprimer des émotions précises qui peuvent dater d’il y a six ans. ‘Remember how’ par exemple a vu 4 versions musicales différentes. Mais il y a un moment où on doit se mettre en accord et accepter qui on est au moment présent. Il n’y a rien de plus beau  que de sortir des morceaux et de voir quelques années plus tard que l’on a changé et que l’on écrit plus de la même manière. Un peu comme un album photo, on ressent des émotions liées á ce moment là et puis on tourne la page pour ce qui viendra après.

° Si tu devais définir ce que tu écris et composes, que dirais-tu ?

Je dirais que c’est mes chansons sont honnêtes et personnelles. J’essaye toujours de raconter une histoire, d’interpeller celui qui écoute, de lui offrir un petit voyage de quelques minutes. Il y as aussi de la compassion dans ma musique, c’est un geste vers celui qui écoute  pour lui dires que je suis á ses côtés car il est plus facile de faire face á son ego ensemble.