Jazz corner : Schroothoop.
Le 7 avril, le trio de junk jazz Schroothoop sort son deuxième album "Macadam" sur le label Sdban Records.
Particularité tant pour le premier album que pour le nouveau : musique faite sur des instruments faits maison avec des matériaux récupérés des déchets. Pour ce deuxième album, les rues macadam de Bruxelles ont servi de lieu de pioche à Rik, Timo et Margo.
On a voulu en savoir un peu plus sur ces trois artistes et leur philosophie de travail. On est donc parti à leur rencontre et plus particulièrement Rik.
° C'est votre deuxième album. Toujours sur la même thématique, la récupération. Pourquoi ? "Les instruments nous les fabriquons à partir e toutes sortes de matériaux. La récup est donc inscrite dans l'ADN du groupe. Si je prenais mon saxo pour jouer Schroothoop, ça ne sonnera pas pareil. Bien sûr, nous sommes sensibles à la question de l'écologie, mais la récup est aussi un jeu. C'est toujours un défi de fabriquer quelque chose à partir d'un objet qui, autrement, serait jeté de toute façon. Cela laisse aussi de l'espace pour le hasard, car nous ne savons pas à l'avance ce qu'on trouvera et vers quel résultat ça nous emmènera. Puis, faire chanter un objet a toujours quelque chose de magique, d'autant plus si l'objet n'a pas été conçu pour cela !"
° Le mot déchet intervient tout le temps dans votre vocabulaire (nom du groupe, titre du premier album...). Est-ce une source d'inspiration quotidienne pour vos créations ? "We love trash ! Mais il y a plusieurs sources d'inspirations, autant pour la construction des instruments qu'artistiquement dans la musique. C'est par exemple incroyable le nombre et la diversité des rencontres musicales qu'on peut avoir dans la vie urbaine. En une semaine, j'ai entendu des mélodies grecques, du Gnaoua, de la musique turque, des rythmes du Bénin... Si on le veut, on peut vivre des voyages musicaux sans quitter la ville. Dans notre démarche, nous essayons de capter un peu de cet esprit. Je suppose qu'au lieu de junk jazz, nous pourrions aussi appeler notre style quelque chose comme trash exotica.
Et Rik, avec énormément d'humour répond à notre question de savoir comment toutes ces sources d'inspiration sont mixées ? "Cela dépend d'un cas à l'autre. Nous mixons encore souvent à la main, mais nous ne sommes pas non plus contre les ustensiles. Parfois nous utilisons des fourchettes, de cuillères ou un fouet de cuisine mais pour un résultat plus moderne, nous utilisons le blender. Cela vient assez naturellement !" Sacré Rik !