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Deuxième album pour Noah Vanden Abeele.

C'est en 1982 que Noah Vanden Abbele pousse son premier cri. Notre pianiste vient de sortir son deuxième album intitulé "Horizon", quatre ans après avoir sorti "Universe".

Noah est diplômé du conservatoire royal de Bruxelles. Il est aussi connu  comme le pianiste attitré de la cinémathèque royale de Bruxelles où il a déjà improvisé sur plus de cinq cents films.

Partons à sa découverte !

° Vous ne voulez pas être catalogué, mais vous considérez-vous comme jazzy un peu, beaucoup… ou pluriel et pourquoi ?

Je pense que ma musique peut être décrite comme de la musique contemporaine instrumentale avec des influences issues de ma formation classique et de tous les genres que j’ai écoutés, comme la pop, le rock, le métal et l'électro. On compare souvent ma musique à celle de Max Richter, Nils Frahm, Olafur Arnalds, etc. mais je ne sais pas si c’est vraiment comparable. Et puis, il y a aussi le terme “néoclassique”… j'ai un peu de mal avec cette définition car cela fait référence aux interminables playlists de piano "néoclassique" où la plupart des morceaux se ressemblent. Par contre, on me dit souvent que ma musique évoque beaucoup d’images, et ça j’aime beaucoup.

° Vous parlez de liberté à de multiples reprises, est-ce le fil conducteur de votre vie ?

Pour faire de la musique, il faut être libre. Ecrire de la musique pour plaire, ou par désir de reconnaissance par exemple, c’est s’emprisonner dans quelque chose qui étouffe la créativité. En tous les cas, c’est comme ça que je le ressens, les attentes du public ne peuvent pas contraindre l’artiste à rester dans un genre défini. Mon deuxième album est différent du premier, peut-être que certaines personnes qui aimaient le premier ne vont plus aimer le deuxième. C’est comme ça. Être authentique me semble être la chose la plus importante qui soit et je pense que l’on ne peut y parvenir que si l’on se sent libre intérieurement.

° Vous écoutez beaucoup de genres musicaux différents, cela vous influence-t-il dans vos créations, vos recherches ?

Je pense que la musique que j'ai écouté pendant mon adolescence a eu une grande influence sur ma façon de faire de la musique.

Surtout en ce qui concerne la techno. Je vois que la structure, la répétition et l’orientation de mes morceaux sont similaires à la structure de la musique EDM (Electronic Dance Music). Alors qu’en soi ma musique est totalement différente. Il m’arrive encore d’écouter la musique de David Guetta avec beaucoup d'intérêt, surtout en ce qui concerne la superposition des couches de son.

J'ai également écouté pas mal de musique métal pendant un certain temps et j'ai sans aucun doute été influencé par celle-ci. Je pense aux harmonies par exemple.

° Après vos études au conservatoire de Bruxelles, vous avez continué en Pologne, un plus ?

Au début, l’institution rigide et conservatrice qu’est le conservatoire me heurtait fortement. C’était un choc de me retrouver là, je venais d’un tout autre monde. Mais en même temps, j’avais le droit/ le devoir de jouer et de me perfectionner au piano du matin jusqu’au soir, c’était tout ce que je voulais. Cette formation m’a vraiment permis de m’approfondir et de connaitre mon instrument sur le bout des doigts. Quand j’ai reçu une bourse pour aller étudier en Pologne, à Cracovie, c’était encore mieux car je n’avais plus de cours de théorie, je pouvais juste penser à mon piano et découvrir le pays. 

° Vous êtes pianiste attitré de la cinémathèque royale de Belgique où vous avez improvisé sur plus de six cents films muets. Un plus ? Un bonheur ? Qu’est-ce qui vous attire vers ces films ?

Pour moi, c'est un hobby. Ou plutôt, le plus beau métier du monde. Ce qui ne veut pas dire que je ne suis pas fatigué après avoir accompagné un film. Au contraire. Je ne regarde pas le film à l'avance, ce qui veut dire que quand j’accompagne le film, je le découvre en même temps que le public. La concentration est donc à son maximum. Je vois la Cinematek comme mon laboratoire, où je peux essayer toutes sortes de choses. Souvent, j'essaye d'être innovant et de me ‘surprendre’, de faire des combinaisons inhabituelles… A la Cinematek, je joue comme dans mon salon, je ne ressens pas l'adrénaline d’un public qui vient pour entendre les morceaux de mes albums. Le meilleur compliment que l'on puisse recevoir lorsqu'on accompagne un film muet, c'est lorsque le public vous dit qu'il a oublié que vous étiez là (le pianiste est dans l’ombre, seule une petite lampe éclaire des touches). C’est un métier qui demande de l'humilité. Alors que quand je joue mes propres concerts, je raconte ma propre histoire et je suis bien visible sous les feux des projecteurs.

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